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    012 - Les bijoux - Baudelaire - Serge Reggiani

    Charles Baudelaire

    1821-1867

     

    Les Bijoux est un poème écrit par Charles Baudelaire et publié pour la première fois dans Les Fleurs du mal en 1857, puis censuré dans l'édition de 1861 à cause d'une condamnation de Baudelaire pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Il est republié en 1866, à Bruxelles, dans le recueil Les Épaves.

    Constitué de huit quatrains en alexandrins, le poème décrit une femme nue, parée uniquement de bijoux, et s'offrant à l'amour du narrateur.

    Ce poème a été mis en musique par Léo Ferré et enregistré par lui en 1967 dans son double album Léo Ferré chante Baudelaire.

    La chanson a ensuite été reprise par Yves Montand dans les années 1980.

    Mais j'avoue que l'interprétation que je préfère est celle de Serge Reggiani  ( récitée mais non chantée ) . C'est une version absolument sublime  .

     

    Version Serge Reggiani

     

     

     

    La très-chère était nue, et, connaissant mon coeur,
    Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,
    Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
    Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures.

    Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
    Ce monde rayonnant de métal et de pierre
    Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
    Les choses où le son se mêle à la lumière.

    Elle était donc couchée et se laissait aimer,
    Et du haut du divan elle souriait d'aise
    A mon amour profond et doux comme la mer,
    Qui vers elle montait comme vers sa falaise.

    Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
    D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
    Et la candeur unie à la lubricité
    Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;

    Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
    Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
    Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
    Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,

    S'avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
    Pour troubler le repos où mon âme était mise,
    Et pour la déranger du rocher de cristal
    Où, calme et solitaire, elle s'était assise.

    Je croyais voir unis par un nouveau dessin
    Les hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
    Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
    Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !

    Et la lampe s'étant résignée à mourir,
    Comme le foyer seul illuminait la chambre,
    Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
    Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre !

     

    Version Léo Ferré

     

     

    Version Live Yves Montand

     

     

    Version Georges Chelon

     

     


    9 commentaires


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