Philippe Jaroussky commence le violon à 11 ans, puis s’attelle à l’apprentissage du piano. Ce n’est qu’à 18 ans qu’il débute le travail de sa voix ; il choisit d’étudier avec Nicole Fallien, le professeur du contre-ténor Fabrice di Falco. En 2001, il obtient son diplôme de chant au Conservatoire National Régional de Paris, département musique ancienne, avec les félicitations du jury.
Le répertoire de Philippe Jaroussky couvre l’ensemble des styles du baroque : Monteverdi, Rossi, Haendel, Vivaldi… Le contre-ténor a également exploré les mélodies françaises, et ne néglige pas la musique contemporaine : en 2012, il a créé à Metz le rôle-titre de Caravaggio, un opéra de Suzanne Giraud. Il se produit dans de nombreuses salles de concert et à l’occasion de festivals avec les meilleures formations baroques, comme les Arts Florissants (William Christie), les Musiciens du Louvre Grenoble (Marc Minkowski), le Concert d’Astrée (Emmanuelle Haïm), ou encore l’ensemble Matheus (Jean-Christophe Spinosi).
Dans la musique classique, un contreténor (ou contre-ténor) est le type de voix masculine utilisant principalement sa voix de fausset (ou voix de tête), et dont la tessiture peut correspondre à celle d'un soprano (on parle alors de sopraniste), à celle d'un alto (altiste), à celle d'un contralto (contraltiste).
Le contreténor est à différencier de la haute-contre qui est un ténor utilisant occasionnellement sa voix de tête pour les aigus ou sur-aigus.
Philippe Jaroussky chante'Lascia ch'io pianga' à la cérémonie de remise des prix Echo Klassik 2016.
"Lascia ch'io pianga" est un air pour soprano de langue italienne du compositeur Georg Friedrich Haendel qui est devenu une pièce de concert populaire. Trois ans plus tard, Haendel reprend la mélodie et l'utilise comme aria pour le personnage Piacere dans la deuxième partie de son oratorio Il trionfo del tempo e del disinganno de 1707 (également intitulé El tronfo del Tempo e della Verità. Cette version de l'aria s'intitule "Lascia la spina"
Un nouveau moment de pure beauté
FAURÉ, Pie Jesu
Il a chanté aussi les poèmes de Paul Verlaine mis en musique
Philippe Jaroussky Jérôme Ducros & Quatuor Ebène. Léo Ferré/ Paul Verlaine " Colloque Sentimental". Les Victoires de la musique classique 2015
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux formes ont tout à l’heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux spectres ont évoqué le passé.
– Te souvient-il de notre extase ancienne ?
– Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne ?
– Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom ?
Toujours vois-tu mon âme en rêve ? – Non.
– Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignons nos bouches ! – C’est possible.
– Qu’il était bleu, le ciel, et grand, l’espoir !
– L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.
Paul Verlaine, Fêtes galantes
Philippe Jaroussky, Quatuor Ebène & Jerôme Ducros . Charles Trenet / Paul Verlaine " Chanson d'Automne"
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
Philippe Jaroussky · Jérôme Ducros & Quatuor Ebène . Georges Brassens/ Paul Verlaine " Colombine "
Léandre le sot,
Pierrot qui d'un saut
De puce
Franchit le buisson,
Cassandre sous son
Capuce,
Arlequin aussi,
Cet aigrefin si
Fantasque
Aux costumes fous,
Ses yeux luisant sous
Son masque,
- Do, mi, sol, mi, fa, -
Tout ce monde va,
Rit, chante
Et danse devant
Une belle enfant
Méchante
Dont les yeux pervers
Comme les yeux verts
Des chattes
Gardent ses appas
Et disent : " À bas
Les pattes ! "
L'implacable enfant,
Preste et relevant
Ses jupes,
La rose au chapeau,
Conduit son troupeau
De dupes ?
Paul Verlaine - Fêtes Galantes